L'apprentissage de l'autonomie est avec le "savoir-être" social, un des grands apprentissages du petit enfant.
Or le rôle souvent directif des adultes, et notamment des assistantes maternelles, parfois aussi poussées par les parents des enfants accueillis, dessert parfois l'apprentissage de l'autonomie des enfants.
De même que pour le jeu libre (en alternance avec les activités dirigées), l'enfant a besoin d'avoir un champ d'exploration à lui. Même s'il joue "de travers", qu'il emploie à contresens les règles d'un jeu ou d'un jouet, il faut le laisser faire car il expérimente.
Le jeu libre comme toutes les formes de l'expérimentation (du transfert d'une matière d'un récipient à un autre, l'habillage des poupées comme de soi-même), sont des sources d'apprentissage et de cheminement vers une plus grande autonomie.
De même que l'acquisition de l'autonomie motrice (l'acquisition de la position assise, puis debout, puis de la marche), l'autonomie intellectuelle se développe progressivement. Si la motricité se précise avec l'âge (l'enfant qui marche, va ensuite apprendre à faire des rondes, à danser, à sauter...), l'autonomie intellectuelle aussi (l'école le montre en préparant progressivement les enfants au dessin, puis à l'écriture, puis à la lecture...).
Il faut donc laisser à l'enfant le temps et surtout la place pour apprendre par lui-même. L'adulte ou l'assistante maternelle doit laisser à l'enfant le champ libre pour qu'il puisse mener ses essais, et ne pas intervenir systématiquement pour corriger ce qui ne fonctionne pas. Au contraire, l'enfant est stoppé dans sa découverte et découragé par l'attitude de l'adulte.
Il l faut laisser l'enfant se tromper pour pouvoir lui montrer ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, et savoir laisser demeurer un moment l'erreur. Certains enfants sont en effet, selon leur âge, capable d'autocorrection. Il faut donc ne pas se presser de rectifier mais la laisser planer un moment suffisament long, le temps de laisser à l'enfant un moment pour réfléchir voire comprendre son erreur, voire même la corriger. Alors l'adulte peut intervenir pour féliciter l'enfant qui a fait "tout seul" et a compris quelque chose.
La démarche principale de l'adulte est d'encourager sans surveiller, et non de guetter l'erreur pour la rectifier aussitôt.
Il faut laisser la place et le temps aux petits de découvrir le monde selon leurs capacités motrices et intellectuelles, sans les perturber, un apprentissage aussi pour les adultes habitués à la performance à court terme dans le cadre de leur métier .
Les enfants ne sont pas des adultes en miniature ni des poupées savantes. Avec les enfants, il faut laisser le temps au temps...
Sur ce thème voici un lien sur la pédagogie Montessori en matière d'autonomie : http://sylviedesclaibes.com/2013/05/01/en-maternelle-developper-lautonomie-de-lenfant/
sur le même theme, voir sur ce blog les articles suivants :
"pourquoi les enfants aiment-ils prendre le toboggan à l'envers ?" et "Le jeu libre et les jeux dirigés : une place pour chacun"