Qui n'a jamais vu un enfant de moins de 3 ans (et parfois plus) préférer remonter la pente du tobogan...par la pente, en évitant l'échelle ?
Je résume ici les grandes idées d'un article paru dans un magazine dédié aux assistantes maternelles, afin de donner des élements de réponse à cette question existentielle des adultes.
Les enfants apprennent à partir de toutes les situations qui se présentent à eux, et ils n'ont souvent pas envie de suivre (déjà) une consigne pour mener leurs expériences. Ils font donc régulièrement le contraire ou autre chose que ce qu'il serait (pour un adulte) souhaitable de faire. Parmi ces situations, il y a l'utilisation du tobogan à "contresens".
Tandis qu'un adulte voit imméditement le danger de la chute, les enfants y trouvent un exercice de motricité difficile (et stimulant), un exercice pour exercer la confiance en soi, et un terrain de rencontre avec les autres (ceux qui descendent dans le "bon" sens).
L'exercice de motricité consiste à tester la gravité, à trouver des appuis et à progresser dans la pente, une vraie aventure humaine digne d'un alpiniste chevronné !
L'enfant y trouve aussi un moyen de travailler la confiance en soi, grâce aux échecs qui à force de persévérance mènent à la réussite, un sacré trophée !
Enfin, le tobogan en tant que jeu commun se partage. Si la règle est celle du "chacun son tour" pour les enfants qui montent à l'échelle et se lancent sur la piste descendante, un autre conflit apparait avec ceux qui remontent le tobogan à contresens. Pour faire à nouveau un parallèle avec le monde des adultes, il faudrait imaginer la circulation routière avec des chauffeurs qui prendrait la route en sens inverse, quel chaos ! Les enfants savent quant à eux "négocier" avec les contrevenants car ils apprennent la vie en société, la loi s'applique au groupe, et un seul individu ne peut pas se considérer seul dans un espace public...
Si toutes ces arguments en faveur de l'expérimentation "libre" des enfants font réfléchir, inutile de préciser qu'une vigilante attention de la part de l'adulte encadrant est absolument nécéssaire. En fait, il faut prévenir pour ne pas avoir à guérir, mais de manière à ne pas transmettre sa peur aux enfants mais encourager la confiance des enfants en eux-même. Quelle aventure humaine pour les grands enfants vigilants que nous sommes devenus !