Les enfants accueillis à la maison en "périscolaire" peinent à parler avec une voix modérée.
Même à quelques centimètres des copains, ils parlent fort et indirectement m'obligent aussi à parler aussi fort qu'eux pour être entendue.
La voix monte et malgré mes "chutttt!" intempestifs, les conversations des enfants sont toujours aussi sonores.
Le but n'est pas d'obtenir un ton de voix modéré pour le plaisir mais par nécéssité.
Les enfants doivent apprendre qu'ils ne sont pas "seuls au monde", et doivent respecter la tranquilité des autres (qui ont parfois besoin d'une sieste...ou de sérénité tout simplement).
L'an passé à l'école, des panneaux d'affichage rappelaient à tous, grands et petits, qu'il fallait respecter le repos des "petite section", l'après midi).
Aujourd'hui, je rappelle à tous cette consigne qui peine à être entendue et qui pourtant fait partie de ce qui l'école appelle "vivre ensemble" mais qui entre aussi dans la
catégorie "communiquer".
Nul besoin de crier pour se faire enteeeeendre !!!
Pour illustrer l'idée, les livres de la médiathèque me sont encore venus en aide.
Chuuut ! Jeanne Willis et Tony Ross édité chez Gallimard Jeunesse.
L'histoire d'un tout petit animal (un mulot en l'occcurence) qui tente d'annoncer une bonne nouvelle aux habitants de la terre représentés par des animaux divers, et de toutes tailles.
Mais la terre entière est "noyée" dans le vacarme des discussions des "grands", par les bruits d'un environnement construit par et pour ces grands animaux, enfin dans une cacophonie omniprésente et pandémique.
Le mulot qui tente d'annoncer une information capitale pour ce monde va t-il réussir à se faire entendre (voire même à être écouté ! il fait bon de rêver....)
Ce livre qui se veut "pacifiste" délivre un message humain et politique sur le "savoir vivre ensemble", une notion à la fois capitale et universelle (et peu entendue).
Chhht ! de Sally Grindley
Cette histoire apparentée à "Jack et le haricot magique", montre un enfant qui se retrouve dans le chateau d'un ogre, où il n'a pas lieu d'être (à moins d'avoir été désobéissant), et où il faut
éviter de "se faire prendre".
L'enfant caché dans le chateau, doit ici éviter de réveiller l'ogre à l'ouie fine et à l'appetit insatiable. L'enfant doit savoir se faire "tout petit, petit" pour ne pas se faire remarquer, faute de quoi la sanction inévitable et bien connue ne l'épargnera pas...
Ces histoires de silence parleront-elles aux enfants accueillis à la maison? Un écho leur parviendra t-il dans le brouhaha de leur vie intérieure bouillonnante ?
L'avenir "le dira"...