Les grandes vacances signent la fin de l'année scolaire pour les enfants et la fin des "miennes" (au lieu des deux miss habituellement présentes les jours d'école, quatre enfants dont deux périscolaires sont installés dans la salle de jeux sérieusement décidés à en découdre avec leurs premières grandes vacances).
À la maison, l'ambiance est donc celle d'une mini classe d'école, et les bonnes habitudes de l'école semblent bien loin des préocuppations des enfants.
L'heure de la sortie au square ressemble à l'heure de la recré ! On se presse, on se pousse pour arriver le premier à la porte (empêchant d'ouvrir la porte donc), on oublie son chapeau et tout le monde se précipite comme un seul homme sur les casiers contenant ses effets personnels "en se bousculant", avant de se ruer à nouveau devant la porte (et à nouveau empêcher de l'ouvrir).
Après la bousculade devant la porte de l'appartement, la bousculade devant la porte de l'ascenseur, puis la bousculade pour savoir qui appuira sur le bouton de l'ascenseur, puis devant la porte du hall puis devant le portillon du square....Ouf !
Après le square, la course continue. On se bouscule pour se laver les mains, puis pour choisir sa chaise à table. Et si la place est déjà prise par un copain plus rapide la loi (provisoire) est celle du : "pousse-toi de là que je m'y mette".
Ensuite, le premier jouet sorti du bac de jouet est le plus interessant et on tente (et souvent on parvient) de l'arracher des mains de la copine.
Là, je dis STOOOOOOP !
J'ai donc moi aussi dû sortir l'index autoritaire de l'instituteur pour gérer ma "classe" aussi enthousiaste par l'arrivée des vacances et du soleil, que par "l'instit de pacotille" (moi en l'occurence) dont on va re-tester sans attendre les limites.
Edicter ou rappeler les règles de partage, de vie en communauté ne sert pas a grand chose (c'est une chanson qu'ils n'écoutent même plus), et il a donc fallu repréciser le cadre.
"Le premier qui pousse les copains pour sortir, pour rentrer, pour se laver les mains, passe en dernier".
"Celui qui demande en râlant, sans donner le mot magique, n'obtient jamais ce qu'il demande. Il faut reformuler jusqu'à demander gentiment".
"Celui qui râle parcequ'il n'a pas le verre ou l'assiette de la bonne couleur a le droit de bouder dans son coin, tout seul, ce qui ne lui permettra pas d'obtenir pour autant la dite assiette".
"Celui qui fait semblant de se laver les mains en rentrant du square, ou refuse de se laver les mains, retourne effectuer la tâche demandée, jusqu'à ce que les mains soient propres "pour de vrai"".
"Celui qui arrache le jouet des mains d'une copine, peut renoncer à ce jouet pour un moment". Comme le règlement intérieur de nounou gendarme le précise, la règle est celle du chacun son tour, il y a beaucoup de jouets pour patienter.
Bref, vouloir arriver en premier, être pressé de sortir, de rentrer, de jouer...ne sert à rien.
Les enfants qui n'écoutent pas, vont être ceux qui perdront le plus de temps à recommencer leur "tâche" depuis le début.
Et pour les enfants pressés, qui préférent se précipiter et ajouter un genou écorché à leur palmarès de coureur de fond, pas de souci. Ils ont le droit d'apprendre à toute vitesse que "rien ne sert de courir" (mais ça c'est une leçon loooongue à comprendre).