Dans mon idée de tordre le cou à nombre d'idées reçues concernant les assistantes maternelles, aujourd'hui, il va s'agir du "parler" des ass mat.
Le présupposé largement véhiculé, serait que les assistantes maternelles parlent mal (forcément).
Voici (encore) un présupposé à la fois vrai et faux concernant les assistantes maternelles.
J'ai en effet souvent été surprise en entendant au téléphone des mamans me dire : "je suis rassurée par votre façon de vous exprimer", lors d'un premier contact.
De même, la PMI qui attribue les agréments vérifie que la maitrise due la langue française est suffisante.
Ce qui signifie implicitement que les assistantes maternelles parleraient mal la "langue de Moliere".
Voilà (encore) une casserole qui suit les assistantes maternelles, et qui se vérifie parfois, mais parfois seulement et sans doute de moins en moins.
je vais tenter de poser quelques présupposés de cet état de fait.
pourquoi pense t-on que les assistantes maternelles parlent mal ?
Plusieurs éléments sont à prendre en compte (la liste ne sera évidemment pas exhaustive)
- le métier est encore souvent endossé par des personnes non diplômées, ayant eu une scolarisation parfois limitée. La langue de Molière donc, comment dire...
Voila qui n'implique pas de parler mal "oui mais quand même" (c'est " l'expression de normand" d'une maman que j'aime bien ).
Il faut quand même ajouter, que parmi les assistantes maternelles, il y a de plus en plus de personnes ayant suivi des études supérieures (et qui se distinguent souvent par un sens de l'humour écrit ou oral spécifique)...et qui s'amusent à blablater sur leur blog...
- le métier étant peu valorisé, les personnes qui l'exercent sont peu considérées (les parents peuvent arriver en avance, en retard, sans prévenir, "de toute facon nounou est chez elle, elle n'a que ça à faire".). Voila un autre présupposé sur la "modestie culturelle" des assistantes maternelles.
L´assistante maternelle étant peu considérée et car peu payée (un tiers du smic horaire normal en moyenne), elle appartiendrait donc à une catégorie professionnelle à part (merci à Jean Epstein, le psychosociologue, qui parle de l'univers des assistantes maternelles, comme "un monde extraordinaire" et non pas un monde de seconde zone).
Enfin, et surtout
- les assistantes maternelles qui travaillent seules, à leur domicile, ont donc des contacts limités avec l'extérieur/le monde des adultes (c'est aussi pour cette raison que les temps collectifs des RAM existent), pour briser le huis clos : assistante maternelles/enfants accueillis.
Sans interlocuteurs adultes, n'importe quel adulte normalement constitué "perd son latin". Lorsque l'on passe ses journées entourée de bambins (si charmants soient ils) mais qui ne parlent pas ou peu, le muscle du discours (qui se situe dans le cerveau) perd de sa vivacité (ça, c'est un euphémisme).
Cette capacité a rapidement "perdre son latin" m'a aussi touchée, et l'impact a été d'autant plus étonnant, qu'impensable (peut on perdre son latin après avoir longuement étudié la langue de Molière et ses petites astuces ? Hé oui !)
Personne donc n'échappe au "mal parler"...ni au "bien parler". tout est histoire de "circonstances atténuantes" ;
Petite bibliographie de jean Epstein
Aimer les tâches et le gris aussi
http://www.fannyassmat.fr/2015/03/j-aime-les-taches-je-suis-assistante-maternelle.html
http://www.fannyassmat.fr/2015/01/le-deuil-du-blanc-chez-l-assistante-maternelle.html
les assistantes maternelles vivent dans un monde parallèle
voila tout est là :