Il y a quelques semaines, j’évoquais les regards souvent critiques des passants, me voyant passer devant l’école avec ma joyeuse troupe d’enfants.
Ces regards insistant, souvent inquiets, parfois bienveillants, révèlent quelque chose de simple et pourtant dont on ne parle jamais :
Les assistantes maternelles vivent dans la 4ème dimension !
Il est vrai, que j’ai souvent le sentiment de passer pour une extraterrestre dont on ne comprend pas la logique ni la méthode de travail (et surtout ce qu’elle fait là ! au milieu, à embêter le monde au lieu d’être chez elle !)
Lorsqu’on me dit encore : « Ha ! c’est bien de travailler chez soi, on fait ce qu’on veut, on a le temps ! c’est la pause toute la journée… », je me dis que nous ne vivons définitivement pas sur la même planète.
Ce qui est certain, c’est que les assistantes maternelles vivent dans une dimension différente de celle de la plupart des gens.
Nous vivons dans une dimension où nous avons eu « une portée de triplés, quadruplés ou quintuplés », ces cas documentaires que l’on présente comme extrême à la télévision…et pourtant. Nous vivons dans la nécessité d’être partout à la fois et auprès de tout le monde (tout en étant, il faut bien l’avouer, un peu seul au monde).
Nous vivons dans un espace envahi en permanence par des objets hétéroclites (jouets, poussières, feuilles, escargots, bref, cadeaux d’enfants variés venus du square ou d’ailleurs …) et que pourtant nous remettons toujours à leur place, (un peu) en vain.
Nous vivons dans une temporalité faite d’horaires à respecter et souvent difficilement applicables en raison de mille et un aléas de planning, d’urgences de dernières minutes alors qu’il faut allez chercher un copain à l’école (vomi, pause pipi urgente, doudou perdu, retrouvé…)
Nous vivons dans un dédale d’émotions enfantines qui pleurent fort, à défaut de pouvoir (pour le moment) s’exprimer verbalement et clairement.
Nous vivons au milieu d’un dédale de batailles affectives (entre enfants/parents et assistante maternelle, et parfois ses propres enfants), mais aussi administratives, et juridiques.
Bref, nous vivons dans une joyeuse pagaille permanente, pointée du doigt par les gens sérieux (ces gens sérieux derrière leur bureau, dont parle le Petit Prince de Saint Exupéry).
Cependant cette dimension élastique, à la fois ni tout à fait la même ni tout à fait une autre (que celle de la plupart des « gens au métier ordinaire »), qui nous met à part (nous assistantes maternelles), ne m’a toujours pas donné, (chose dont je rêve), ces deux paires d’yeux supplémentaires et ces deux paires de bras surnuméraires, qui du coup, donnerai vraiment l’impression d’être un monstre fabuleux !
L’extraterrestre suspecté n’habite donc pas chez moi !
Peut-être qu’un coup de baguette magique du père Noel….
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(c'est de la magie pour de faux)