Depuis quelques semaines, les enfants accueillis à la maison ont un nouveau jeu : jouer à se laisser tomber.
Ils se laissent tomber de leur hauteur, du tabouret, de la chaise, du marchepied pour se laver les mains…Bref, de partout.
Voilà un jeu qui précisément n’amuse qu’eux, et qui a le don de ne pas m’amuser du tout.
Je crains que le jeu ne tourne mal car une chute inutile peut toujours se solder par un vrai bobo, entorse ou autre, ce qui pénaliserait tout le monde « bêtement ».
Si ce jeu m’agace c’est aussi parceque je ne le comprend pas…ou du moins jusqu’à maintenant.
Un commentaire dernièrement posté sur le blog m’a peut-être mise sur une piste.
Les enfants de 4 ans ont beaucoup gagné en motricité cette année.
- Ils sautent à pied joints.
- Ils descendent la barre des pompiers.
- Ils font du vélo (parfois sans petites roues).
- Ils aiment montrer leurs nouvelles capacités et attendent des applaudissements de tous leurs nouveaux exploits.
En début d’année scolaire, ils aimaient marcher sur la planche et montrer qu’ils savaient s’équilibrer (chose apprise à l’école en motricité)
Mais s’ils sont physiquement « équilibrés » pourquoi ne pas apprendre aussi à se déséquilibrer après tout ?
Apprendre à tomber « pour de faux » ou apprendre à tomber sans se faire mal est aussi un apprentissage (que pratiquent les grands sportifs ou les cascadeurs professionnels). Pourquoi les enfants n’auraient–ils pas le droit de se laisser tomber pour ne pas ou ne plus se faire mal ?
Pourquoi n’auraient-ils pas le droit de "conjurer" la chute en la provoquant et en la maitrisant ?
Voilà qui est plus facile à accepter quand on est l’acteur de l’action et non le spectateur (adulte) effrayé par une mauvaise chute (ou une chute non maitrisée).
Il faut donc à la fois comprendre que les enfants se laissent tomber « pour rire » et donc « pour ne pas pleurer », et aussi que les vrais pleurs peuvent faire partie du jeu (si on rate l'exploit).
Mais quand "vrai bobo" il y a, les enfants "ont le droit" à un vrai pansement.
Voilà une double médaille : une preuve matérielle de son exploit (qui rappelle aux copains qu'on est un vrai "grand") mais aussi et peut-être surtout, une vraie preuve d'amour maternel/paternel.
Encore une fois, les enfants ont tout compris...
ps : il y en a d'autres qui ont aussi tout compris, ce sont les industriels qui proposent des pansements à l'effigie des super héros des enfants. Le pansement est donc à la fois une médaille et un objet de mode. Trop forts !