La pédagogie Montessori est régulièrement citée en exemple notamment concernant l'apprentissage et l'acquisition de l'autonomie chez l'enfant.
J'ai moi-même en tant qu'assistante maternelle emprunté quelques idées de jeux toutes simples (notamment avec des pinces à linge), pour mes activités avec les petits.
Ceci dit, pour aller un peu plus loin, j'ai emprunté un ouvrage consacré à cette pédagogie (La pédagogie Montessori illustrée, de Murielle Lefebvre, éditions Alban, 2008).
Voici en quelques lignes et pêle mêle, les idées directrices :
L'enfant (de 0 à 6 ans) a un esprit "absorbant", ce qui signifie qu'il apprend en absorbant ce qu'il voit ou entend. De la même manière qu'il apprend à parler sa langue maternelle en l'entendant, l'enfant apprend "à son insu" par bain culturel. Il s'imprègne de son environnement.
L'enfant apprend par ses sens. Toute découverte est nécessairement sensorielle : l'enfant découvre par ses 5 sens. Il voit, entend, touche, goûte, et sent. C'est par ces perceptions variées et complémentaires qu'il apprend.
L'activité physique et mentale sont étroitement liés "quand on veut, on se meut". Pour découvrir, il faut allier le geste physique et la curiosité intellectuelle. L'apprentissage est composé de ces deux pôles interdépendants.
L'enfant a une place unique. Il apprend pour lui et par lui. Il sait ce dont a besoin en matière d'éducation et s'oriente de lui-même vers certains jeux. Il faut le laisser faire. Il connait ses besoins immédiats.
L'adulte pédagoge doit avoir une attitude observatrive passive. Il faut laisser à l'enfant son champ d'exploration et le laisser se tromper. L'adulte apprend davantage de l'enfant en l'observant qu'en lui demandant des explications. L'enfant sait où il va, il apprend seul. Il faut libérer l'enfant de l'adulte. L'adulte doit être un guide humble au service de l'enfant.
Un espace réfléchi doit être proposé à l'enfant pour favoriser son autonomie : un coin lecture confortable et à l'écart, des espaces consacrés à des activités spécifiques (logique, ecriture, vie pratique) et bien identifiables. Le mobilier doit être adapté aux enfants qui doivent pouvoir bouger, pousser tables ou chaises, et se servir des instruments de manière autonome grace à des rangements à sa hauteur.
Les exercices de motricité complètent ces apprentissages sensoriels. Des parcours suivant des lignes au sol qui font travailler l'équilibre, sont proposés (entre autres...)
La lecture de cet ouvrage est en partie seulement adaptée aux moins de 3 ans, mais certaines idées méritent d'être utilisées car elles contribuent à la prise d'autonomie des plus jeunes.
Si le rôle de l'assistante maternelle est avant tout de prendre soin des enfants qui lui sont confiés, il faut aussi aussi encourager ces enfants à l'autonomie, en leur laissant un espace à eux pour expérimenter. Des petits exercices simples peuvent être proposés aux enfants réceptifs (et uniquement dans ce cas là).
Voici les idées que je retiens pour des ateliers à venir.
- les sacs sensoriels : il s'agit de petits sachets en tissu dans lesquels un objet familier a été caché. Il s'agit pour les enfants de retrouver ce dont il s'agit en manipulant le sachet. L'enfant peut aussi expliquer son ressenti, pour faire participer les camarades, qui peuvent l'aider dans sa déduction.
- le coloriage de formes géométriques (un peu à la manière de Mondrian, mais en plus simple selon les âges et la maturité)
- la reproduction des gestes de la vie pratique ou vie quotidienne (qui recouvre selon cette pédagogie : le soin de sa personne, grâce et courtoisie, sens de l'environnement, exercices de développement moteur). Il s'agit de faire participer l'enfant à des gestes de la vie pratique comme transporter un plateau, un broc d'eau, servir un verre d'eau à ses camarades...
A suivre...